L'énigme Denisova by unknow

Auteur:unknow
La langue: fra
Format: epub
Tags: Art, Histoire, Savoir
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2024-04-10T04:00:00+00:00

La graisse anti-froid

L’exemple des habitants de la Terre de Feu que rencontra Charles Darwin en 1832 illustre la possibilité de vivre dans le froid, ce que les membres de la deuxième vague d’humains généralistes ont peut-être fait, s’ils se sont aventurés au nord. Certes, les habitants de la Terre de Feu avaient… le feu ! Mais ces chasseurs-cueilleurs pêchaient aussi beaucoup complètement nus dans leur région glaciale. Dès lors, ils s’habillaient peu, préférant se protéger du froid et, pire, de l’humidité en s’enduisant le corps de graisse animale. La possibilité de maîtrise de techniques de résistance aux basses températures par les Préhistoriques a été prouvée, grâce aux archéologues soviétiques, par l’arrivée d’humains dans les plaines et monts du Kazakhstan, glaciaux en hiver, « il y a entre 900 000 et 600 000 ans ».

De fait, dès 1966, Stanislav Arkhipov, de l’Académie des sciences russes, signalait que les premiers signes de présence humaine le long de la rivière Irtysh dataient de quelque 0,8 million d’années. Dans les « montagnes Noires », les monts Karataou, une culture du Paléolithique inférieur à industries de mode 1 Oldowayen aurait même existé il y a un million d’années environ. Ces dates résonnent avec les constatations faites à Happisburgh, en Angleterre, où, entre un 1 et 0,8 million d’années, des humains ont laissé des traces de pas sur une plage, qui furent fossilisées. Exhumées par une tempête d’une intensité exceptionnelle, elles purent être photographiées avant d’être définitivement effacées par la marée.

Ainsi, l’impression qui se dégage est qu’une fraction minoritaire de la deuxième vague d’humains généralistes a trouvé le moyen d’avancer vers les riches steppes à herbivores de la bande tempérée, tant en Europe qu’en Asie, y voyageant vraisemblablement d’ouest en est et d’est en ouest. De fait, à Zhoukoudian, des chasseurs-cueilleurs avaient déjà investi la froide plaine de Pékin il y a quelque 780 000 ans. Dans les années 1920, les premiers fouilleurs de Zhoukoudian crurent identifier dans les plus anciennes couches de ce site des indices de pyrotechnie, considérés comme insuffisants aujourd’hui. Et s’ils avaient eu raison ?

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